SPLENDEURS ET MISERES
Marina
Juin 2008
Splendeurs et misères de la fesse.
Parodiant le célèbre titre de Balzac : splendeurs et misères des courtisanes, je vais essayer de vous décrire l’équivalent dans le domaine de la fesse, même si je n’ai pas le talent de ce grand homme.
Splendeurs :
L’importance de la fesse n’est plus à démontrer. L’expression « ça vaut le peau des fesses » pour désigner un bien hors de prix, donne d’emblée l’idée d’un objet précieux mais aussi vénal : la fesse a une valeur marchande puisqu’on peut acheter sa peau !
Tout d’abord et comme il se doit, pour un prof, un peu de pédagogie : l’étymologie du terme nous renvoie au latin « fissus », fente, crevasse, qui a donné « fissure » et qui désigne : la partie charnue du derrière de l’homme. On l’appelle aussi le postérieur, c’est-à-dire celui qui vient derrière.
Mais on apprend aussi que ce terme désigne, en vocabulaire maritime, la partie arrondie de la poupe d’un navire.
Or, on dit qu’on a le vent en poupe lorsqu’on est particulièrement en faveur auprès d’une personne. Favorites et courtisanes des Rois de France avaient donc, à la fois, le vent en poupe et le feu aux fesses.
Il y a différentes formes de fesses : hautes, basses, rondes, en gouttes d’huile, et il suffit de visiter le Louvre et d’admirer la partie charnue des nombreux angelots pour s’en rendre compte.
Dans ce domaine comme en beaucoup d’autres, nous ne sommes pas logés à la même enseigne si je puis dire.
Si le nez de Cyrano le précède d’un quart d’heure en tous lieux, certaines fesses peuvent, au contraire, retarder d’un quart d’heure leur propriétaire.
Mais notons qu’il fut des périodes où ces fesses fessues étaient vénérées comme des déesses au temps des Vénus Callipyges, dites « Vénus belles fesses » !
Brassens leur a rendu grâce dans une chanson.
« Que jamais l’Art abstrait qui sévit maintenant
N’enlève à vos attraits ce volume étonnant
Au temps où les faux culs sont la majorité
Gloire à celui qui dit la vérité. »
La splendeur c’est aussi la célébrité :
Ainsi Jean Jacques Rousseau fit son entrée dans la vie littéraire grâce à une fessée :
« Qui croirait que ce châtiment d’enfant… a décidé de mes gouts, de mes désirs, de mes passions pour le reste de ma vie. »
L’endroit est donc source de plaisirs intenses.
On ne peut pas non plus s’empêcher d’évoquer ici le « Prince Ô très haut Marquis de Sade » (Verlaine) qui a donné ses lettres de noblesse, dans tout le sens du mot « lettres » à certaines parties « intimes » du corps. On voit ainsi Justine, l’héroïne de « Justine ou les malheurs de la vertu », étendue sur le ventre au cours d’un messe noire et, nous dit l’auteur de ces messieurs qui l’entourent « ils osent consommer sur ces fesses le plus redoutable de nos mystères .»
C’est sans doute pour ce genre de phrase qu’on l’a qualifié de « Divin ».
Misères :
La misère vient des mauvais films de fesses, ou de l’exploitation commerciale de la fesse eet les exemples sont trop nombreux pour les citer tous. La fesse est dans l’actualité de mauvais gout.
Tout récemment, le pourtant très digne hebdo le Nouvel Obs affiche en couverture Simone de Beauvoir nue, montrant ses fesses. Vous avouerez que pour une philosophe, ce n’est pas la partie la plus valorisante. Les féministes réclament vengeance en exigeant de Jean Daniel de montrer également ses fesses en première page ! Non pas œil pour œil, mais fesse pour fesse.
En poèsie aussi, on trouve des échos de la fesse et non chez les moindres. Chez Corneille par exemple, ce vers célèbre « et le plaisir s’accroit quand l’effet se retire » ?
Parfait alexandrin ou faut il entendre « quand les fesses retirent ?»
Nul doute : il ne faut pas poèter plus haut que son C..
Enfin, pour en revenir à mon cher Balzac, j’ai choisi « Splendeurs et misères » mais je m’aperçois que bien d’autres de ses titres auraient pu me servir :
La peau de chagrin
La maison du chat qui pelote
La recherche de l’absolu
Une ténébreuse affaire
L’élixir de longue vie
A croire qu’il pensait à notre sujet mais non, ce ne sont pas des histoires de fesses.
La mienne s’arrête ici, la suite au prochain épisode.
Pour conclure, « Splendeurs ou Misères », comme en toutes choses, mais surtout pour les fesses, il faut trouver le juste milieu !