POESIE
Laurent
Juin 2008
Une Vocation.
Un jour, mon père me dit fiston
Sais-tu où poussent les saucissons
Sur un arbre, j’ai deviné,
Fort bien nommé saucissonier
Plus tard pour n’être pas de reste
Je lus dans le grand bêtisier
Que tout ce qu’on appelle fesse
Pousse de même sur un fessier
Ma vocation fut ainsi née
Juré, je serai jardinier
Je planterai c’est mon destin
Un vrai fessier dans mon jardin
Mais comment diable faut-il faire
Pour en connaître la manière ?
Faut-il souvent l’arroser
Ou simplement le contempler ?
J’allais sur l’heur chercher coneil
Chez la voisine et sa merveille
Elle qui beaucoup de démène
Pour cultiver son spécimen
Je te montrerai tout dit-elle
Mais à la lettre soit fidèle
Avec grand soin plante le droit
A la lune montan’ ma foi
Je patientai tant qu’il fallu
Et quand la lune fut venue
J’allais pointer ma belle mine
Chez la copine ma voisine
Et voici notre jardinier
Qui plante là ce beau fessier
Depuis sans cesse à son ouvrage
Il sème et il plante avec rage
Ici un fessum oléum
Avec ses fruits en goutte d’huile
Plus loin un gros popotinum
Aux formes disons peu subtiles
Le splendide fessum fermus
Pour qui aime petites fesses
Ou bien le gros fessum mollus
Qui se complait dans sa paresse
Mais un jour fort désappointé
D’observer son petit premier
Il appelle si tôt sa voisine
Et lui dit en grande déprime
Sur le champ je te le confesse
Voisine ton fessier s’affaisse
Voisin fais ce que tu voudras
Tu n’y peux rien les faits sont là
C’est alors, triste, que voyant
Tomber si bas, son fondement
Il perdit hélas résigné
Sa vocation de jardinier.