1 Nov
2016
Posted in: TRAVAUX CALLIPYGES
By    Commentaires fermés sur LA FESSE LIBRE

LA FESSE LIBRE

image_pdfimage_print

Bernard F.

Novembre 2007

Lorsque l’on est invité à intégrer une société, on essaye de comprendre et pour comprendre, il faut définir. Qui peut être mieux placée que l’Académie française qui positionne chaque semaine quatre-vingts fesses exactement au même endroit et ce depuis 350 ans pour définir ce mot qui nous rassemble.

Voyons la définition de l’Académie française. FESSE nom féminin (ça commence bien) qui date du XIIIe siècle (ça on s’en fout). Issu du latin populaire *fissa, (d’où l’expression fissa, fissa. Ca c’est pas eux, c’est moi) « anus » et « fesses », pluriel neutre, pris pour un féminin singulier, du latin classique fissum, « fente », participe passé substantivé de findere, « fendre ». (Et on fait lire ça aux gosses).

  1. Chacune des deux parties charnues situées à l’arrière du bassin, qui forment le postérieur de l’homme. Se dit aussi de chacune des moitiés de la croupe de certains animaux mammifères (la poule.. de toute façon, c’est l’homme). Tomber sur les fesses. Petites, grosses fesses. Cet enfant se promène les fesses à l’air. Il a reçu une tape sur les fesses, un coup de pied aux fesses. Expr. fam. Être assis sur une fesse, être mal assis et, fig., se trouver dans une situation délicate, embarrassante. Vulg. Coûter la peau des fesses, coûter très cher. Serrer les fesses, avoir chaud aux fesses, avoir peur. N’y aller que d’une fesse, n’agir qu’à moitié. Avoir quelqu’un aux fesses, être poursuivi. Nous avions l’ennemi aux fesses. Avoir le feu aux fesses, être pressé ou, triv., rechercher les plaisirs sexuels.

Et bien, l’Académie française donne une définition limitée. Pour elle, il n’y a vraiment qu’un seul type de fesse. Pourquoi ignore-t-elle le terme fessu qui apparaît en 1230 et qui caractérise l’humanoïde qui possède de grosses fesses.

Et bien moi, c’est de cette fesse-là dont je veux vous entretenir. J’aimerais vous parler aujourd’hui de cette fesse large, épaisse et disons le mot grasse. De cette fesse que l’on voit sur la plage car on ne peut pas ne pas la voir. Quand je dis la voir, j’utilise le verbe voir et non l’auxiliaire, car ces fesses-là, on ne les mâte pas. Cette fesse que l’on ne peut pas ne pas voir, il est rare qu’on la regarde lui préférant le petit fessier musclé aux dents longues.

Personnellement, c’est cette fesse large qui m’intéresse. Vous trouverez peut-être qu’il s’agit d’un argument pro fesso et je vous le confesse volontiers, c’est un peu le cas.   Quelle est douce cette fesse élargie qui, lorsqu’elle vous cède sa place assise, vous a réchauffé l’intégralité du séant. Ce fessier que vous pouvez suivre car il ne vous essoufflera jamais.

Certes ce fessier vous met parfois dans des situations particulières.

Je déjeunais début novembre dans le plus vieux restaurant de Londres (un rêve de mon épouse). Nous nous étions déjà fait remarqué, devant la carte des vins, en commandant une bière.

Que voulez-vous un fessier épais nécessite un entretien particulier dans lequel le vin est improductif.

M’étant éclipsé pour un besoin tout à fait légitime, c’est d’ailleurs pourquoi on l’appelle ainsi, je reviens sur la pointe des pieds afin de respecter la sérénité de l’endroit.   Afin de regagner ma place, je me faufile et d’un léger pivotement destiné à positionner mon séant en vue d’un atterrissage sur canapé, je propulse le récipient qui contenait cette sauce à la menthe dont nos voisins devaient se régaler.

Afin d’observer l’étalement saucier, je repivote mon séant dans le sens opposé. Cette fois, c’est au tour du saumon de s’étaler et de rejoindre cette sauce qui lui était destinée. Nous étions sorry, mais je crains que la réputation des frenchies en ait encore pris un coup dans ce prestigieux restaurant.

Mais à côté de ces petits inconvénients bénins, la fesse épaisse vous offre moultes avantages.

Car une fesse large, ça se respecte dans une manif. J’ai souvent constaté qu’une fesse large incitait les Parisiens à vous laisser seul sur la banquette du métro.

C’est peut-être grâce à elle que vous resterez seul dans l’ascenseur en disant devant des quidams souriant parce que soulagés : « je vous le renvoie ». Je commence à sentir poindre l’envie. Comment faire ? Et bien je vous le dis : une fesse large, c’est possible ! Vous pouvez y arriver à condition d’y consentir les efforts nécessaires.

Le menu est simple, mais il faut pouvoir s’y tenir : mangez gras, mangez salé, mangez sucré. Les frites s’accompagnent de mayonnaise, les viandes de sauces et les légumes sont caramélisés. Buvez de la bière avant, pendant et après les repas. Grignotez les petits-fours salés ou, sucrés d’ailleurs. Mangez du chocolat belge. Saupoudrez votre glace de crème chantilly ! Ne sautez jamais de repas ! Un repas sauté et ce sont des kilos que l’on n’est pas sûr de retrouver.

Évitez les efforts trop physiques sources d’amaigrissement en respectant le travail ! Des gens se sont donné de la peine pour envisager les ascenseurs. Ils les ont conçus, construits, réparés parfois. Ils ne méritent pas que nous les snobions en prenant l’escalier.

Grossissez mes amis et vous constaterez que la fesse large est tolérante. Car une fesse large ne dit jamais non à une fesse étroite.

Et je terminerai en citant une phrase que j’ai entendue en 1982 dans un petit troquet liégeois où d’ailleurs mes fesses se sont épaissis pour atteindre leur grosseur de croisière.

Cet estaminet qui s’appelait le Molière où nous fêtions non pas le millénaire de la ville, mais le Tchantchès c’est-à-dire la bière du millénaire.

Cette phrase fut prononcée à un moment où pour remplir le verre de tchantchès, il fallait pencher fortement le tonneau. Cette phrase que je ne compris que récemment fut prononcée par Marcel Liben et disait : « vive la fesse… Vive la fesse libre ».

Comments are closed.