ELOGE

Roland M

21 Octobre 2006.

 

Eloge à la beauté des rondeurs fessières.

 

Tout comme le troubadour, je viens ici ce jour, sans détour, sans calembour mais non sans humour, pour elles, proclamer mon amour. 

Dès ma prime enfance, la douce balance des rondeurs de mon illustre nurse me mettait en transe. Seule la vue de sa souple croupe calmait mon enfantin courroux. Les souvenirs de ces tendres et merveilleux moments ont à maints égards, je ne puis le nier, influencer, une très large part de ma vie amoureuse. 

J’ai, en effet pour les fesses, je le confesse, une douce tendresse qui se renouvèle sans cesse. Point de bassesse ou de droit d’aînesse entre ces jumelles enchanteresses. 

J’appris, dés l’adolescence, que quelle que soit l’attention qu’on leur adresse, les bougresses restent d’elle-même maîtresses. Avec la même hardiesse, en bonnes chasseresses, elles harponnent leur proie jusqu’à ce que celle-ci se dresse et en déclinent ensuite, non sans une exquise politesse, les assauts. 

C’est que ces diablesses, aiment la finesse et être adorées avec délicatesse et qu’elles abhorrent l’impolitesse et toutes les petitesses. Rien n’émoustille plus nos jolies princesses que d’être, avec souplesse, dégagées de l’étroitesse de la parure qui les compresse.

 Elles tiennent alors toutes leurs promesses et se transforment en merveilleuses pécheresses que la justesse du geste emplit de contentement. 

C’est avec allégresse que nos déesses, sans aucune faiblesse, se livrent à d’affolantes prouesses chassant chez leurs tendres adorateurs toute tristesse. Avec une langoureuse paresse, elles se font tigresses, doctoresses, duchesses ou poétesses selon leur humeur du moment. Mais à la moindre maladresse, vous les verrez se retrancher, avec sécheresse, dans leur impénétrable forteresse et faire figure de dames patronnesses. 

Pour pouvoir adorer nos charnues altesses, il convient de chasser toute rudesse, de fuir l’indélicatesse et de faire preuve de largesse. Tout comme moi, vous en connaîtrez alors de divines qui sous leur mine d’angevine cachent une nature coquine, de félines qui loin d’être mesquines se montrent douces et mutines. 

Certaines, cabotines, qui se dissimulent sous d’imposantes crinolines ou encore, celles de ballerines qui s’astreignent à une sévère discipline mais ne sont point pour cela chagrines et éclosent, soudain poupines, sous la fine mousseline. 

Lors de ma vie estudiantine, j’en ai vu nombre ! Des taquines, des mesquines, des béguines, des chauvines mais curieusement point d’orphelines. 

De ces studieuses études, durant lesquelles mon âme vigoureuse en a rendu plus d’une joyeuse, je garde des réminiscences, aux yeux de certains scabreuses, mais à mon esprit charmeuses. 

Que ne donnerais-je pour retrouver ces soirées buissonneuses dans lesquelles j’étais la proie affectueuse de somptueuses enjôleuses ou de voluptueuses voyageuses qui offraient leurs rondeurs gracieuses à mes mains audacieuses pour des étreintes langoureuses dont, tout comme moi, elles émergeaient bienheureuses. 

Au contact de ces inlassables bûcheuses, mes mains sont devenues aventureuses, astucieuses, allumeuses, malicieuses ou encore élogieuses mais à aucun moment, adipeuses ou crapuleuses. 

Courageuses et nullement chicaneuses, elles ont découvert les fesses ensorceleuses, belliqueuses ou blagueuses de ravageuses auto-stoppeuses, de sermonneuses contrôleuses, de plantureuses colporteuses, de tumultueuses collectionneuses et ce avec l’idée tortueuse de séduire nombreuses des plus scrupuleuses. 

La découverte de mystérieuses contrées montagneuses fut parfois périlleuse mais également pourvoyeuse d’une étude soigneuse qui rendit ma pratique talentueuse. 

De même, mes valeureuses valseuses à l’origine si gaspilleuses et tempétueuses sont, à force d’une pratique rigoureuse, devenues fignoleuses, ingénieuses et ambitieuses. 

La trentaine bien sonnée, ma technique affinée, mon approche engagée, rien ne s’opposât plus à la poursuite de ma petite entreprise qui, comme le déclara si bien Bashung, ne connût, pas la crise. 

Les années passant, mon succès alla en grandissant et je pus passer en revue les croupes tendues de nombreuses recrues qui, sans effort, tenaient mon étendard en un garde-à-vous impeccable. 

A aucun moment je ne connus la lassitude des victoires faciles, l’angoisse de la page blanche ou la solitude de l’artiste. Mes quelques rares défaites renforcèrent encore, si cela fût possible, mon goût de la découverte et mon besoin de conquête.

Je dois vous avouer, sans honte, que je ne suis nullement, de fessiers rassasié et que tous les séants, quelle qu‘en soit la forme, la nature, ou l’acabit, me siéent,  tentent mes mains avides et déclenchent, à bref délai, toujours la même soif de parfaire mes connaissances tant bibliques qu’anatomiques. 

Seule la pratique satisfait la polyphagie qui me tenaille. Tout comme le potomane qui ne peut se passer de la pureté de l’eau qui l’inonde, je ne peux me passer de ces postérieurs tentateurs et de leur douceur admirable. 

Je leur voue un culte torride et ne demande qu’à les servir jusqu’à la fin des temps. 

Si, tout comme moi, vous tombez, devant elles, en dévotion, et que vous souhaitez, ardemment leur administrer l’extrême-onction, soignez alors vos façons, laissez parler vos émotions et elles vous signeront, sans condition, leur reddition. 

Vous connaîtrez alors, sans doute aucun, l’ivresse indescriptible des jours auréolés de gloire. 

J’ai dit.