DISCOURS DE MONTCUQ

Chevaliers, Chevalières,

Hautes Fessières, Hauts Fessiers,

Grands Officiers et Grandes Officières,

Sérénissime Grand Maître 

Après un fort long voyage, nous voici arrivés à bon port, mais sans la grippe du même nom. Le bon port étant Montcuq. Et Montcuq, méritant un tel périple, ne saurait souffrir d’un tel péril. Venus de tant d‘endroits différents, nous donnons force et vigueur à l’adage fessier : tous les chemins mènent à Montcuq.

 Je tiens, solennellement en tant que Grand Inquisiteur, à redonner à Montcuq ce que le satané Vatican-Papistoïde à voler pour lui substituer le mot galvaudé de Rome. Montcuq est le vrai mot sacré, Rome n’est qu’un ersatz.

 La fesse, la sainte-fesse, méprise l’ignorance. Faisons donc un peu d’histoire en parcourant Wikipédia.

L’étymologie de Montcuq est incertaine et plusieurs origines ont été proposées. Le nom proviendrait du latin mons (mont) et de cuc (sommet) en référence à l’emplacement du village, bâti au sommet d’une colline. Le nom pourrait également provenir de la racine préceltique cuq signifiant « hauteur », « promontoire » ou « lieu élevé », hypothèse qui se vérifie lorsqu’on retrouve cette même racine dans des formes qui ont survécu régionalement, avec le même sens ou un sens voisin : dans la région lyonnaise, le cuchon (avec un suffixe diminutif) désigne un petit tas. On trouve également kukkuru (pointe, hauteur) en sarde et cucca, tête en sicilien, termes insulaires renforçant l’hypothèse d’une origine préceltique, puisque les Celtes, même au moment de leur plus grande expansion, n’ont jamais résidé dans les grandes îles de la Méditerranée (Corse, Sardaigne, Sicile). Cette hypothèse de l’étymologie précéltique est en particulier défendue par la linguiste et historienne Henriette Walter,. On cite également des origines latines, comme Mont Circus Vallium (Montcuq des Vals) ou bien Mont Cuneus (mont en forme de cône). D’autres origines plus poétiques, telles que Montis Cuci (montagne des coucous), ont également été avancées.

Vous voyez bien, Chevaliers et Chevalières, qu’à Montcuq on n’est jamais loin de la fesse.

Vous voyez aussi que quand on parle de Montcuq, on prend de la hauteur.

La fondation de Montcuq remonte à l’époque gallo-romaine. Au XIIe siècle, c’était le chef-lieu d’une châtellenie à laquelle Raymond VII, comte de Toulouse, donna une charte de coutumes. Montcuq, à forte implantation cathare et vaudoise, et qui avait reçu sa charte de Raymond VI, prit tout naturellement le parti occitan. Le 1er juin 1212, Simon de Montfort s’empara de la place forte, désertée par ses défenseurs et en fit don à Beaudouin, demi-frère du comte de Toulouse, rallié aux croisés.

Le 17 février 1214, Beaudouin de Toulouse se rendit au château de Lolmie (commune de Saint-Laurent-Lolmie, ruines du château XIIIe siècle, au sud de Montcuq.) Après un bref combat, il fut arrêté par Ratier de Castelnau (pourtant allié de Montfort), Bertrand de Mondenard et le seigneur de Montpezat. Conduit à Montcuq et privé de nourriture, il refusa d’ordonner à ses soldats, enfermés dans le donjon de se rendre. La garnison française se rendit pourtant moyennant la vie sauve. Le chroniqueur assure qu’elle fut aussitôt massacrée. Beaudouin, emmené à Montauban, fut pendu sur ordre de son frère.
Après le traité de Meaux en 1229, le roi de France fit abattre les murs de la ville et le château, dont il ne reste que le donjon.

Montcuq fut, au XIVe siècle, plusieurs fois reprise par les Anglais et, au XVIe siècle, ravagée par les huguenots. C’est aujourd’hui un bourg actif, ouvert au tourisme, et riche d’une coopérative agricole et fruitière, et du voisinage de la fabrique de meringues et de gaufres de Saint-Daunès.

Ajoutons aussi que Montcuq fut une étape importante sur le chemin des pèlerins en route pour Saint-Jacques de Compostelle. Montcuq valait bien un détour sur le chemin du Con, postel ou non. D’ailleurs, toute la région en garde un souvenir diffus.

 Montcuq est situé en dessous de Saint-Pantaléon, au dessous de Farguette, assez loin de Soussis et au dessus de Tréjouis. Imaginer ce qu’un contrepèteur de génie pourrait faire avec ses mots de vieux français qui veulent, sans doute, dire pantalon, braguette, pas de soucis, j’ai beaucoup joui.

 Par ailleurs, le républicain libre penseur et syndicaliste que je suis ne peut ignorer et taire qu’il existe une statue de femme, au niveau du Café du Centre, sur le socle de laquelle il y a deux inscriptions de gravées « A la gloire de la Révolution française 1789-1889 » et une autre « 1789-1989 ». Elles ont été apposées pour le 100ème, puis le 200ème anniversaire de la Grande Révolution, selon la formule de Kropotkine.

 Montcuq sait faire et honorer la Révolution. Car faire la Révolution, c’est mettre toujours cul par-dessus tête. Et quand Montcuq remplace ma tête, ce n’est pas triste.

 J’espère que toutes ses considérations historico-philosophico-politiques vous auront convaincu que le déplacement valait le coup. Et que c’était un sacré coup de cul que de venir à Montcuq.

 C’est aussi, pour notre Confrérie chevaleresque et fessière, la volonté d’honorer deux de nos glorieux passés Sérénissimes Passés Grands Maîtres Léon Campion et Yvon Tanguy et, ce, à l’occasion du 50ème anniversaire de notre Ordre International, puissance souveraine intergallactique.

 Quand nous ferons notre prochaine Chaine d’oignons, ayons une fesse émue et reconnaissante pour Yvon et Léo.

 J’ai finis de dire.

  

Christian Eyschen

Grand Inquisiteur de la Confrérie des Chevaliers du taste-Fesses