JUIN 2008

JUIN 2008

Chevaliers, Chevalières,

Hautes Fessières, Hauts Fessiers,

Grands Officiers et Grandes Officières,

Sérénissime Grand Maître.

Cette cérémonie fesse-tive va voir des   nouveaux impétrants, être initiés aux plaisirs de la Fesse. Ils devront subir des terribles épreuves qui ont fait reculer bien des profanes et néophytes dans les temps anciens. C‘est souvent la fesse menue et confite qui se fit le témoin de leurs échecs.

Aujourd’hui, c’est le rabbi Schlomou de Lafesse qui va officier. Originaire de Prague, dans cette communauté qui fit naître la légende du Golem au Moyen-âge, cette créature   fut d’abord pétrie de glaise avant de recevoir le souffle divin. On sait qu’Adam fut Golem pendant six heures quand Yahvé lui fit deux trous dans le nez pour lui souffler dedans. Et il pris alors force et vigueur.

Initié aux plus anciens secrets, des secrets qui remontent à la nuit des temps, je puis vous informer que ceci est une parabole dans la Bible hébraïque, avec un sens caché. C’est en fait de la fesse que parlait le Pentateuque. Il fallu bien la pétrir et lui insuffler aussi l’esprit divin. Mais là où Yahvé avait eut besoin de faire deux trous, le Grand Architecte de la Fesse universelle n’eut besoin que d’en faire un seul, qui dure encore de nos jours. C’est en tout cas ce que nous enseigne la pieuse légende.

Mais avant d’aller plus loin, je poserai la question rituelle aux deux prétendants :

Aux tréfonds de leurs consciences, peuvent-ils nous assurer qu’ils n’ont jamais blasphémé sur la sainte –Fesse ? L’ont-ils toujours honoré comme le prescrivent les saintes écritures du Bienheureux et sanctifié Léo Campion ? Il faudra bien que ces mécréants répondent à ces questions qui taraudent l’Humanité depuis longtemps.

Et qu’ils ne me répondent pas comme ce maudit rabbin de Berlin : « Si je t’y mets les couilles sur le nez, toi avoir belle paire de lunettes ». Nous ne parlons que de fesses et de rien d’autres.

C’est pourquoi, à mon tour, je leur soumets cette histoire, juive, comme il convient pour qu’ils réfléchissent avant de s’engager plus loin. Un juif religieux se demande un jour si les relations sexuelles sont vraiment compatibles avec le Shabbath. Il a peur que ce soit un péché, n’étant pas absolument sûr que ce soit un jeu et non un travail. Son voisin de palier est un prêtre catholique, et il va lui demander ce qu’il en pense.

Le prêtre réfléchit quelques instants, consulte plusieurs ouvrages aussi volumineux que poussiéreux et finit par lui répondre : »Mon fils, tout ce que j’ai trouve concorde à laisser penser que l’œuvre de chair étant un devoir, c’est assimilé à un travail. J’ai bien peur que vous ne puissiez donc la pratiquer durant le Shabbat. »

Un peu refroidi, l’homme se dit in petto « Pufff… Qu’est-ce que je suis bête d’être allé poser cette question à un prêtre catholique. Qu’est-ce qu’il sait sur le sexe, après tout ? »Il décide donc d’aller demander à un pasteur protestant de ses amis ce qu’il en pense. Après tout, le pasteur est marié, et en sait certainement plus qu’un prêtre voué au célibat. Il va donc le voir et lui demande son avis. Après mûre réflexion et force trifouillages dans des parchemins vénérables, le pasteur lui répond « Malgré quelques références contradictoires, je crains que les relations sexuelles ne relèvent du travail, les rendant par la même incompatibles avec le Shabbat. »

De plus en plus agité, il décide de faire ce qu’il aurait du faire depuis le début, et interroger le rabbin. Après tout, c’est lui, le spécialiste du Shabbat. Il prend donc son courage à deux mains, traverse la moitié de la ville, et va poser sa question au rabbin. Le rabbin n’a nul besoin de consulter quelque ouvrage que ce soit. Il lui répond immédiatement « Ne t’inquiète pas, il n’y a aucun doute: les relations sexuelles sont un jeu, pas un travail« . Notre homme, soulagé, est tout de même curieux de la raison qui donne une telle certitude au rabbin.

« Mais rabbin, pourquoi êtes vous sûr que c’est un jeu et non un travail, alors que beaucoup d’autres soutiennent le contraire? » Le Rabbin répond doucement « Si c’était un travail, ma femme demanderait à la bonne de s’en occuper… »

Méditez, méditez et espérons….

Pour terminer, je voudrais adresser une bénédiction authentique aux nouveaux impétrants pour les protéger dans leur quête. Cette bénédiction de Abayé est citée dans le Talmud, l’ouvrage encyclopédique de la Loi et du Savoir juif rédigé au cours des cinq premiers siècles de l’ère commune. La religion juive est replète de ces bénédictions ou berakhot, comme elles sont appelées en hébreu. En fait, un traité entier du Talmud, de 128 pages, leur est consacré.

A la page 120 (Berakhot 60b) du texte ancien, il est écrit : « Abayé dit, quand on sort des cabinets, on doit dire : Béni soit-Il Celui qui a formé l’homme avec sagesse et Qui a créé en lui de nombreux orifices et cavités. Il est évident et connu devant le trône de Ta gloire que si l’un d’eux se rompait ou s’obstruait, il serait impossible de survivre et de se tenir devant Toi. Béni sois-Tu, Toi qui guérit toute chaire et accomplit des prodiges.». Un juif pratiquant récite cette bénédiction en hébreu après chaque visite aux toilettes.

Après ce voyage initiatique chez le peuple de Moïse, je déclare de pas m’opposer à l’intronisation, voir l’introduction de ces profanes. Mais si d’aventure, il vous arriverait des mésaventures, rappelez-vous ce que disait Léo Campion : «  Il faut mieux toujours donner que recevoir, notamment les coups de pieds au cul».

Alors, au travail, Chevalières et Chevaliers !

Christian E.

Grand Inquisiteur de la Confrérie des Chevaliers du taste-Fesses