NOVEMBRE 2006

NOVEMBRE 2006

Chevaliers, Chevalières,

Hautes Fessières, Hauts Fessiers,

Grands Officiers et Grandes Officières,

Sérénissime Grand Maître

 

Cette cérémonie fesse-tive va voir deux  nouveaux impétrants, profanes et néophytes être initiés aux plaisirs de la Fesse.

Grand Inquisiteur, vêtu de la blancheur papale je me dois, du fait de ma charge ecclésiastique, de mettre ces profanes à con-fesses. Aux tréfonds de leurs consciences, peuvent-ils nous assurer qu’ils n’ont jamais blasphémé sur la sainte –Fesse ? L’ont-ils toujours honoré comme le prescrivent les saintes écritures du Bienheureux et sanctifié Léo Campion ?

A voir leurs professions, cheminot et imprimeur, le doute m’habite (et ce n’est pas une contrepétrie !), car voilà bien des métiers douteux. Combien de voyageuses se sont-elles cassées l’arrière-train sur des banquettes bafouant la dignité de ces saintes miches que nous vénérons ? Combien de calendriers de rugbymen ont-ils porté ombrage et concurrence à ces postérieurs que nous chérissons ?

Il faudra bien que ces mécréants répondent à ces questions qui taraudent l’Humanité depuis longtemps. Autant le dire, nous n’accepterons aucun faux-fuyant, car la Fesse, par-dessus tout, mérite la franchise. Une bonne main franche au panier et pas de ces palpations sournoises, volées dans un métro bondé. Droit au but et non pas doigt au fut !

Je serais intransigeant, car je suis pape. Mon nom est Benoît XVII, il faut toujours avoir un coup d’avance. On m’appelait hier le panzer-cardinal. Quand j’étais dans les jeunesses hitlériennes, mon surnom était casque à pointe. Aujourd’hui, j’ai le nom d’un bombardier américain. Sur la plaque de ma papamobile, il y a marqué B17. C’est normal, on progresse dans l’escalade quand on veut dominer le monde entier.

A Ratisbonne, j’ai fais fort. Les protestants, les orthodoxes, les musulmans et même les juifs. Plein la tirelire que je leur en ai mis. Et Ratisbonne, pour les incultes, ce n’est pas « tapes-toi la soubrette ». Je vous laisse réfléchir un peu. Cela va ? Vous suivez ?

J’en vois pour qui c’est dur. Mais, cela ne fait rien, car, comme disait Pierre Perret « un intellectuel, c’est un type qui est rassuré quand il n’est pas compris ». Vous trouvez que je suis trop dur avec vous ? Fallez pas m’élire pape, nom de dieu ! Et puis n’oubliez pas que les dictatures, c’est comme le supplice du pal, c’est une affaire qui commence bien et qui finit toujours mal.

Revenons à nos deux néophytes. Si vous êtes acceptés, ce qui m’étonnerait. Si vous survivez aux terribles épreuves qui ont fait reculé tant de profanes, ce qui m’étonnerait encore plus. Alors, vous serez dignes d’être un Chevalier du Taste-fesses. Notre Chevalerie est un sacerdoce, une mission, pour tout dire un ministère !

Soyez ministres de la Fesse. Glorifiez là en toute circonstance. Ne soyez pas sinistres du Cul. Et n’hésitez pas à aller à la conquête du Graal. Et si d’aventure, il vous arriverait des mésaventures, rappelez-vous ce que disait Léo Campion : «  Il faut mieux être cocu que ministre, car on n’est pas obligé d’assister aux séances ».

Alors, au travail, Chevalières et Chevaliers !

Que le fesse-tin commence !

 

Christian Eyschen

Grand Inquisiteur de la Confrérie des Chevaliers du taste-Fesses